Le Cese continue de « croire en la France » mais pointe les risques de décrochage
source : Localtis.info Publié le mercredi 15 juin 2016
Dans son rapport sur l’état de la France publié le 14 juin 2016, le Cese passe le pays au crible d’une dizaine d’indicateurs. Il constate des signes d’amélioration mais qui restent fragiles, notamment concernant le chômage, la recherche ou l’artificialisation des sols. Il manquerait ainsi 16 milliards d’euros par an à la recherche et développement.
L’économie française donne des signes d’amélioration mais est-ce durable ? C’est la question posée par le Conseil économique, social et environnemental (Cese) dans son rapport sur l’état de la France en 2016, présenté par Pierre-Antoine Gailly et Bénédicte Donnelly au nom de la section de l’économie et des finances et adopté le 14 juin 2016 en assemblée plénière. Prévu par la loi organique qui régit le Cese, ce rapport a été fortement modifié cette année et intègre une dizaine d’indicateurs en plus du PIB, proposés initialement par le Cese et France Stratégie, à l’issue d’une large concertation menée dans le prolongement de l’avis du Cese publié en 2009 sur le développement durable. Ces indicateurs sont organisés en trois axes : cohésion sociale, qualité de vie et préparation de l’avenir.
Globalement, le Cese signale que le PIB de la France a progressé de 1,3% en 2015 en volume (contre +0,7% en 2014) et qu’une bonne partie des indicateurs observés sont en phase de stabilisation ou d’amélioration. Il en est ainsi pour les inégalités de revenus, qui, après une croissance continue de 1996 à 2012, se réduisent depuis 2013. « Dans les comparaisons internationales, la France (indice 4,2) ressort comme un pays ayant une distribution des revenus globalement moins inégalitaire que la moyenne européenne (5,3) », insiste le rapport, précisant que « la France est le pays qui réduit le plus les inégalités de revenu grâce aux politiques fiscales et sociales menées depuis 1945 ». Autres indicateurs stables : le taux de pauvreté (variant entre 12,2% et 13,3% selon les années depuis 2005) inférieur à la moyenne européenne (19,6%), et le taux d’emploi (64,3% en 2014, stable depuis 2009) qui se situe à la moyenne des pays européens (13e rang sur les 28 pays de l’Union européenne). Mais la récente embellie en matière de chômage « devra se confirmer dans les mois à venir pour que s’inverse durablement la pente de la courbe du chômage, en hausse régulière depuis 2009 », précise le document, notant que le taux d’emploi s’accroît pour les 50-64 ans (+6 points depuis 2009), mais que celui des jeunes de 15-24 ans se dégrade légèrement…